Souffrez-vous de nomophobie ?

Vous êtes peut-être “nomophobe” sans le savoir. Cette maladie touche de plus en plus de français. Le smartphone a pris une place importante dans nos vies, que l’on soit ado ou senior. En moyenne, nous passons 4 heures par jour sur nos smartphones. Alors, que veut dire ce terme des temps modernes ? C’est le point santé.

Une addiction au téléphone

En 2023, on estime que la population mondiale aura passé 5000 milliards d’heures sur son téléphone. Un nouveau record. Cela s’explique par notre dépendance à scroller, interagir, vouloir connaître les dernières informations ou juste passer du temps à regarder des images, des comptes, des vidéos dont l’intérêt individuel reste à prouver. 

On connaît depuis plusieurs années le terme de FOMO pour “Fear Of Missing Out”, cette peur de rater une information, aussi peu importante soit-elle. Eh bien, il existe désormais le terme de “nomophobie” pour “No Mobile Phobia”. Elle désigne la phobie de ne pas avoir son téléphone à proximité. On devient alors anxieux si jamais quelqu’un nous appelle ou nous écrit et que l’on ne peut pas lui répondre.

Des chiffres accablants

Bouygues Télécom a diligenté une étude en 2018 qui alarme sur cette situation. Par exemple, 43% des français n’éteignent jamais leur téléphone. Ou encore 62 % des Français avouent ne pas arriver à se passer de leur téléphone pendant toute une journée.

En 2008, une étude britannique de YouGov, publiée par le UK Post, a révélé que 58% d’hommes et 48% de femmes souffraient de stress lié à leur téléphone et 9% en plus lorsque leur téléphone est éteint. 55% ont même reconnu que la principale raison de cette phobie était de ne pas pouvoir rester en contact avec leur entourage. 

En 2012, 66% des utilisateurs déclaraient devenir carrément anxieux si on leur enlevait leur smartphone. Cette étude a plus de 10 ans. On imagine aujourd’hui que les chiffres ont certainement augmenté. Les smartphones remplissent de plus en plus de rôles au quotidien (médical, social, professionnel ou encore d’assistanat et de loisir). On y trouve toujours une chose à faire et un bon argument pour le sortir de sa poche.

Comment savoir si je suis nomophobe ? 

En 2015, des chercheurs de l’Université de l’Iowa ont défini trois questions essentielles pour savoir si vous en êtes victime : 

• Seriez-vous embarrassé de ne plus avoir accès aux données de votre smartphone ? 
• L’idée de ne plus avoir de batterie vous crée-t-elle des peurs ?
• Seriez-vous inquiet de ne plus avoir de SMS ni d’appels ? 

Si vous répondez oui à l’une de ces trois questions, c’est que vous êtes touché par ce syndrome. 

Que faire en cas de nomophobie ?

Un traitement simple et efficace consiste à éteindre son téléphone plusieurs fois par jour pendant 15 minutes. Si vous y parvenez, augmentez la coupure jusqu’à 1 heure. Imposez-vous de ne pas le sortir quand vous êtes avec des personnes ou à table.

Bien sûr, la détox digitale est un remède efficace en vous déconnectant de tous les appareils électroniques de la maison (ordinateur, TV, tablette, smartphone). Vous pouvez aussi couper votre téléphone durant toute une journée ou un week-end. Le mieux est de prévenir quelques proches ou votre famille avant votre démarche pour ne pas les inquiéter. 

C’est aussi une question de rythme et de sollicitation. Si vous montrez moins de réactivité auprès de vos proches, ils vous écriront moins pour des sujets non essentiels. Il faut savoir où souhaitez-vous mettre le curseur. Sachez, en tout cas, que l’addiction n’est jamais loin et qu’il est toujours bon de pondérer ses usages.